La période des vœux est celle où on fait le point en jetant un coup d’œil dans le rétroviseur sur l’année qui vient de s’achever tout en regardant devant soi en imaginant l’année qui commence.
Alors pourquoi ne pas accompagner ma carte de vœux traditionnelle de ces quelques réflexions ?
Le problème numéro 1, c’est l’emploi.
« La mobilisation doit être générale » a dit, avec raison, le Président de la République. C’est d’abord, une affaire d’entrepreneurs, mais elle concerne tout le monde. Chacun, à son niveau, peut apporter sa pierre. C’est notamment le cas des collectivités locales. Dans notre département, les Hauts-de-Seine, et dans chacune de nos communes, pourquoi ne pas se fixer un objectif ambitieux de création d’emplois d’avenir à destination de jeunes éloignés du marché du travail ?
J’ai eu l’occasion, fin décembre, de participer aux Haras de Jardy, au lancement d’une formation en alternance de deux ans, d’une dizaine d’allocataires de minima sociaux. Ils sortiront avec un diplôme d’équitation qui leur assurera un travail dans un secteur qui embauche. Double avantage : ne plus être « assisté » et vivre de son métier.
Autre exemple : l’économie sociale et solidaire. Le Conseil Général, sur proposition des élus de l’opposition, s’est donné bonne conscience en votant un budget de 6 millions d’euros pour soutenir des projets de création d’emplois dans ce domaine qui est très vaste : aides à la personne, énergies renouvelables, soutien aux associations de toutes sortes… En deux ans, nous n’avons financé qu’une trentaine de projets, soit quelques dizaines d’emploi. Il faut passer à une échelle supérieure et ne plus se contenter d’expérimentation ou d’innovation sociale dans un secteur où le potentiel de création d’emplois est considérable.
Sait-on que les emplois dans le secteur social et médico-social ont augmenté de près de 4 % par an ces dix dernières années alors que sur la même période la croissance n’était que de 0,9 % dans le secteur privé ? Sait-on aussi qu’un investissement public d’un milliard d’euros génère en moyenne 7 500 emplois privés ?
L’évaluation et la maîtrise des dépenses publiques.
Si les collectivités publiques s’engagent dans le soutien à l’emploi, elles n’en doivent pas moins conserver la maîtrise de leurs dépenses. Peut-on continuer d’accepter que le premier budget de la France soit le remboursement de sa dette ? Il faut donc évaluer la dépense publique, vérifier qu’elle est bien utile et l’augmenter là où les besoins sont les plus importants, avec le souci constant de l’efficience, c’est-à-dire du meilleur service rendu. Les économies réalisées financeront les actions qui doivent être amplifiées.
J’ai démontré, à l’occasion de l’examen du projet de budget 2013, que le Conseil général des Hauts-de-Seine délaissait les services sociaux de proximité qui sont pourtant de sa responsabilité. Il manque des travailleurs sociaux dans les circonscriptions de la vie sociale, dans les centres de protection maternelle et infantile, dans les services de l’aide sociale à l’enfance. Or, ces personnels mènent des actions de prévention et accompagnent les allocataires de minima sociaux dans leur recherche de travail, de logement, de garde d’enfants…
Un logement digne pour tous.
Dans les permanences que j’effectue tous les samedi matin, la question du logement est celle qui revient le plus fréquemment. A Vanves, nous avons un peu plus de 23 % de logements sociaux mais cela ne suffit pas à satisfaire une demande de plus en plus forte, compte tenu à la fois des prix très élevés dans le secteur privé et de la décohabitation (jeunes voulant quitter le foyer parental, divorces…) Il y a moins d’une soixantaine d’attributions par an pour un peu moins de 1000 demandes. Et Vanves n’est pas un cas particulier.
Ce que je préconise, c’est que les nouvelles attributions de logement soient l’objet de baux de 3, 6 ou 9 ans. A la fin de chaque fin de période, les locataires qui le peuvent se verraient proposer le rachat de leur appartement. Les gains ainsi obtenus permettraient de construire de nouveaux logements sociaux. Le système aurait aussi l’avantage de créer de la mixité au sein du parc social.
Un des problèmes que nous rencontrons, notamment en Région Ile-de-France, c’est que le niveau des loyers est tel qu’il fait basculer dans la pauvreté les ménages dont les revenus du travail ou de la retraite sont faibles.
L’école de la réussite pour chacun.
Dans un ouvrage récent, Les Gauches françaises, Jacques Julliard cite Condorcet : Quel est le but de l’instruction ? D’« offrir à tous les individus de l’espèce humaine les moyens de pourvoir à leurs besoins, d’assurer leur bien-être, de connaître et d’exercer leurs droits, d’entendre et de remplir leurs devoirs. » Cette définition est extraite du « Rapport et projet de décret relatifs à l’organisation générale de l’instruction publique » de 1792. Elle est toujours d’actualité.
Là-aussi, c’est un des grands chantiers de François Hollande : remettre l’éducation et la jeunesse au cœur de l’action publique. On ne peut pas, au risque de compromettre la cohésion sociale de notre pays, laisser autant d’enfants sortir du système scolaire sans diplôme, sans formation, sans réelle capacité de s’adapter aux évolutions de notre société et de ses métiers. Il faut s’en donner les moyens.
Voilà quelques réflexions en ce début d’année. Je les ai développées dans un livre paru aux éditions L’Harmattan en juin dernier : « Itinéraire d’un élu socialiste en Sarkozie » que Jacques Rozenblum, journaliste, et Robert Badinter, ancien sénateur des Hauts-de-Seine, ont bien voulu préfacer. Je raconte mes combats d’hier et d’aujourd’hui pour un monde plus juste et plus solidaire. C’est ce que je souhaite pour notre département.
J’adresse à chacun d’entre vous mes vœux les plus chaleureux de bonne et heureuse année 2013.