Monsieur Sarkozy n'arrivera pas à me convaincre qu'il est capable de "mettre l'accent sur la justice". Je pense que les Français ne le croient pas non plus. S'il est un homme politique qui a bâti toute sa carrière sur le refus de lutter contre les inégalités dans ce pays, c'est bien lui. Pourquoi aurait il fondamentalement changé?
Je l'ai dit à plusieurs reprises dans ce blog. Il a fallu attendre que Monsieur Sarkozy ne soit plus maire de Neuilly (il l'a été pendant près de 20 ans) pour que la ville la plus huppée des Hauts de Seine, et sans doute de France, voit se construire quelques logements sociaux. L'expérience du Président de la République, en tant qu'élu local, a été de fabriquer un "ghetto" de riches. Comment nous faire croire aujourd'hui qu'il peut réellement vouloir la mixité sociale et mener la politique "juste" qu'il a toujours condamnée?
La gestion du conflit de la Guadeloupe est révélatrice de cet échec.
Le premier des désordres, c'est l'injustice.
Il est clair que dans ce département d'Outre-mer, comme dans les autres, les inégalités sont encore plus criantes qu'en Métropole: un taux de chômage élevé, notamment parmi les jeunes, des emplois précaires, la vie chère, des monopoles assurant des revenus scandaleux à un petit nombre de privilégiés...Tout concourt à l'exacerbation des frustrations.
Aux Antilles, comme en Métropole, les solutions proposées par le Gouvernement ne sont pas à la hauteur de la crise à laquelle notre pays est confronté. Ce qu'il faudrait, c'est s'attaquer aux racines du mal: la croissance inexorable des inégalités dans une société de plus en plus injuste envers les plus faibles.
Monsieur Sarkozy a toujours fait l'inverse. Comment pourrait-il en être capable aujourd'hui ?