J’aime bien lire « Le Journal du Dimanche ». Il a l’art de survoler l’actualité de la semaine et souvent de donner envie d’approfondir un sujet, d’acheter un livre, d’aller voir une expo…
Celui d’hier ne déroge pas à la règle. Après avoir fait part d’un sondage selon lequel 70 % des Français ont réussi leurs vacances, il cite les 12 évènements de la rentrée : Grippe A, l’automne de tous les dangers ; le G20 de septembre contre la crise ; la taxe carbone ; les Bleus en Afrique du Sud ; le dernier film de Scorsese ; Renoir au Grand Palais…
Et, bien sûr : « Parti socialiste, le rendez-vous de la dernière chance ». Rien que ça !
Il est vrai que nous attendons beaucoup de la traditionnelle université de la rentrée. La social-démocratie n’est pas en crise que dans notre pays. Elle l’est dans toute l’Europe.
Martine Aubry avait donné une interview en début d’été - « Nous devons inventer le post-matérialisme » - que Jean-Pierre Sueur, sénateur socialiste du Loiret, a commenté dans Libération : « En proposant une société qui s’intéresse au bien être et au bien vivre ensemble, et pas seulement au bien avoir, la première secrétaire renvoie à la distinction « l’être » et « l’avoir » chère aux penseurs qui se réclamaient du personnalisme… Elle définit le postmatérialisme comme un modèle social qui dépassera l’actuelle société de consommation. » Et Jean-Pierre Sueur illustre les ravages que produit la marchandisation croissante de notre temps et de notre espace : l’obligation de travailler le dimanche pour la première, la réalité de nos entrées de ville pour la seconde.
Les valeurs que nous défendons sont toujours les mêmes : la justice, la tolérance, la solidarité… C’est autour de ces valeurs et de propositions concrètes pour les mettre en œuvre que nous pourrons rassembler.
Vincent Peillon ne disait pas autre chose en concluant les rencontres de Marseille : « Il faut rompre avec la culture de l’autorégulation pour construire un pouvoir de contrôle et de sanctions. C’est l’affaire du XXI ème siècle : puisque le marché est mondial – et on ne le fera pas rentrer dans des cadres nationaux - il nous faut construire des régulations démocratiques, sociales, économiques, environnementales, dans le cadre multilatéral, et donc une puissance publique mondiale. C’est dans cette perspective que l’Europe a du sens ».
Voilà un beau programme de rentrée !