Notre camarade Etienne RACZYMOW nous a quittés. Nous l'aimions beaucoup. Il avait fait partie de l'équipe municipale entre 1995 et 2001 et c'est à lui que nous devons la stèle à la mémoire des victimes du nazisme érigée square de l'insurrection. En début de mandat, il s'était fixé l'objectif de construire ce monument pour la mémoire, et il a porté le projet jusqu'au bout. Ce combat était à l'image de sa vie, de grand résistant, engagé très tôt, et tout jeune, dans le mouvement FTP-MOI (Francs Tireurs Partisans - Main d'Oeuvre Immigrée), et de militant permanent. C'est à son association que nous devons les plaques fixées sur les écoles de Paris sur lesquelles sont gravés les noms des enfants juifs disparus dans les rafles. Nous garderons le souvenir d'un homme droit, engagé, aimant la vie et les autres, plein d'humour et de gaité. Nous perdons un ami. Celles et ceux qui le peuvent se retrouveront au cimetière de Bagneux le lundi 12 mars à 14 h 45 pour lui rendre un dernier hommage. Henri Raczymow, son fils, écrivain, m' a envoyé une courte biographie, et une photo d'Etienne, avec sa petite-fille Mathilde.
Pour sa bio, il est né en 1925 à Paris de parents d'immigrés juifs de Pologne. A passé son enfance dans un milieu modeste dans le quartier populaire de Belleville à Paris. Après la rafle du Vel d'Hiv de juillet 1942, sa mère qui sea bientôt déportée à Auschwitz où elle trouvera la mort, le fait partir en zone libre. Il rejoint la Résistance dans un détachement des FTP-MOI à Lyon et Grenoble. Il rencontre après la guerre Anna qu'il épouse. Ils auront deux fils, Henri et Alain. Etienne et Anna Raczymow ont longtemps tenu un magasin de nouveautés rue Louis-Blanc à Vanves. Il fut le créateur, avec Ange Halimi, de la première association juive dans la commune. La retraite venue, Etienne se consacre toujours davantage à la mémoire. Il oeuvra à Vanves pour honorer le souvenir des déportés et fusillés de la guerre (exemple la stèle du carrefour de l'Insurrection), fut conseiller municipal. Il fut membre fondateur de la mémoire juve de Paris, du Comité Tlemcen qui s'occupe de faire apposer des plaques commémoratives dans les écoles d'où furent déportés des enfants juifs. Il est mort à 81 ans, après une vie bien remplie.
Bien à toi, Henri R.
Il ne faut pas oublier aussi:
- son engagement politique (il a milité jusqu'en 1956 au PCF)
- qu'il était à l'origine, avec Yvette Farnoux, de "Mémoire de la Résistance et de la Déportation"
- qu'il s'est investi dans l'associatif des commerçants vanvéens alors que le GEV n'existait pas encore (semaine commerciale et autres manifestations)
- qu'il a présidé la première mouture du syndicat d'initiatives de Vanves.